
C'était décidé, ce type le rendait fou !
Les derniers jours des vacances s'étaient parfaitement déroulés, les amants se retrouvant un autre soir pour s'aimer mais une fois qu'ils étaient rentrés en ville, Rivaille avait repris ses distances. Eren n'arrivait plus à le suivre, il était pourtant persuadé d'avoir mit tout en oeuvre pour que ce soit agréable pour l'autre, qu'il s'amuse et passe un bon moment. Il ne comprenait pas pourquoi il avait subitement cessé de répondre à ses messages et ses appels. Même lorsqu'il voulait l'enlacer il se faisait lourdement repousser alors l'essaie d'un baiser était juste une apocalypse.
Il ne comprenait pas, malgré ses efforts pour ne pas parler de chose désagréable. C'est ainsi qu'il se retrouvait à attendre devant l'hôpital, dans l'espoir de croiser Farlan. Même s'ils ne se connaissaient pas, l'adolescent avait très certainement eu son portrait robot auditif de la part d'Isabelle. Eren avait trouvé la solution radicale voir triviale, il avait comme l'impression de trahir son capitaine mais ce dernier se renfonçait dans sa solitude et s'obstinait à rejoindre ses racines. Le brun ne pouvait pas le laisser sombrer comme ça, il savait que cela engendrerait la colère de son amant mais il ne pouvait pas être plus distant qu'il ne l'était déjà. Le lycéen s'était dit qu'il n'avait rien à perdre, c'était ça ou prendre le risque de ne plus jamais le revoir.
Il savait que Rivaille était ailleurs toute la journée, il avait du le harceler pour savoir mais au moins il était certain de ne pas le croiser, ça pourrait lancer une dispute plus que gênante... Il patientait donc sagement devant l'entrée, regardant les fenêtres en se disant que quelque part, Isabelle souffrait, peinant à prononcer une simple phrase. Si le brun avait eu la signature d'autorisation, il pourrait avoir une carte et lui rendre visite, il le ferait avec plaisir ! Il n'avait pas eu la chance de venir voir sa mère aussi souvent qu'il l'avait voulu et se doutait qu'il reportait ce regret sur la jeune fille. Cependant, elle lui avait fait ressentir son besoin de compagnie et sa détresse envers ses amis qu'elle sentait perdue, ainsi que son impuissance face à ça. Il sentait comme un devoir de l'aider.
Une autre personne sorti de l'hôpital mais il n'y fit pas attention, jusqu'à ce que le garçon se plante devant lui. Avec espoir il se leva d'un bon du muret sur lequel il était assit depuis dès heures et détailla son vis-à-vis. Il faisait à peu près la même taille que lui, arborait une coupe courte brun clair et des yeux bleu glace grisant. L'adolescent arborait un air si sérieux et mature qu'Eren peina à croire qu'il n'avait que quinze ans lui aussi. Le châtain l'observa un instant lui aussi, surprit, avant de sourire.
- J'allais te contacter sous peu..., commença-t-il en agitant le papier que l'autre avait laissé à Isabelle. Eren...
- Enchanté... Dans de mauvaises circonstances...
- On devrait aller ailleurs, je connais un endroit où notre ami commun ne risquerait pas de nous interrompre, sourit le jeune homme avec un petit rire.
Le brun hocha la tête et le suivit, le trouvant très charmant, ce type dégageait quelque chose d'attrayant et de serein. Il était fasciné et méfiant, voyant parfaitement la brillance de l'intelligence dans ses prunelles faussement froide. Ils allèrent dans un petit café en ville, un peu perdu parmi les buildings d'affaires, après s'être assis face à face ils commandèrent une boisson.
- Je suis vraiment navré de te demander ça alors qu'on se connaît à peine mais il faut que nous nous occupions de Rivaille, fit Farlan en aspirant ses lèvres.
- Non, non, je suis là pour ça aussi..., l'excusa Eren en secouant une main avant de devenir sombre. Les "vacances" n'ont pas vraiment réussi à le faire changer...
- Je suis déjà surpris qu'il n'ait pas rappliqué après le premier jour, ricana son interlocuteur.
- J'ai pu le convaincre mais ça n'a pas été facile, après ça j'ai été certain qu'il s'était amusé mais lorsqu'on est rentré il y a trois jours il a recommencé à faire son air de chef de gang fantôme...
Farlan le dévisagea avec choc avant de rire, le surprenant tandis qu'on les servait. La tasse de thé fumante rasséréna l'adolescent avant qu'il ne regarde son nouvel ami avec amusement, essuyant des larmes de joie.
- Le convaincre ? J'en doute fort, personne n'a jamais réussi ! En dehors d'Isabelle, bien sûr...
S'échappant de la situation devenant gênante, Eren but une gorgée de son soda. Il était sûr d'avoir amadoué l'autre, serte par pots-de-vain passionnel mais il l'avait fait. C'était un sujet sensible à éviter et malheureusement pour lui, l'autre le remarqua, ayant le même tique nerveux que Rivaille lorsqu'il remarquait quelque chose de bizarre.
- Elle ne pourrait pas lui demander d'abandonner votre quartier ? Ce serait plus simple..., proposa le brun pour se sortir de l'impasse dans laquelle il se sentait attiré.
- Ce sera le dernier recourt et encore, je doute que ça fonctionne, tu as déjà vu Rivaille péter les plombs ?
- Non, il est plutôt maître de ses émotions...
- Eh bien, tu n'aimerais pas voir ça... C'est pas quelque chose auquel tu devrais assister d'ailleurs. De ce qu'Isabelle m'a raconté de votre discutions, il est vraiment très calme à l'école, surveille-le pour que ça continue. Il n'est pas du genre à commencer un combat mais tu peux être sur qu'il va le finir. Tel un pitbull il bloquera sa mâchoire et ne lâchera plus sa proie.
Le brun sourit amèrement, se retrouvant comme la victime de la citation. Pour ne pas lâcher, il ne lâchait rien ! Sauf les détritus...
- Il faut le voir faire le ménage pour le comprendre...
- Je suis sérieux, Eren, je vois comment il est depuis que vous vous connaissez, qu'importe la relation que vous avez, fais-y attention.
- Q-quoi ?! N-Non tu te trompes on..., bredouilla-t-il en rougissant, ne s'attendant pas à une approche aussi direct.
- Je m'en fou, l'important est son état d'esprit actuel et ce dernier décline. Je suis incapable de le ramener à la raison, il va falloir que tu essayes.
- Je l'ai déjà fait ! grogna Eren, vexé que l'autre le prenne un peu pour un benêt. Il ne veut rien entendre !
- Qu'est-ce que tu lui as dit ? Ça l'a peut-être renfermé sur lui même.
Il ne pouvait pas lui dire qu'il avait tenté une grève du sexe pour que l'autre lui avoue tout avant de se retrouver face contre le mur... Toute ses tentatives, chastes comme passionnelles avaient été de pures échecs.
- J'ai tout essayé, qu'importe ce que je dis, il le garde pour lui. De toute façon tu viens de me dire qu'il était totalement borné et que personne ne peut y remédier, pourquoi tu me poses la question ?
- Parce que je cède, voilà tout...
Ses doigts soutenant son front, le coude sur la table et le corps lâche, Farlan poussa un soupir à fendre l'âme. Sur le coup, Eren eut vraiment de la peine pour lui, se demandant depuis combien de temps il se battait psychologiquement contre Rivaille.
- Rien que pour qu'il change sa manie de relever son col de chemise, j'ai mit quatre ans, quatre ans ! Juste pour ça ! Je n'imagine même pas le nombre d'années que ça prendrait pour lui faire garder son appart en ville et sa place à la Kyojin School... Et on a pas ce temps...
- Je sais bien mais comme je te l'ai dit : j'ai déjà tout fait ! Il me repousse complètement ! Il faut une autre solution.
- C'est une question de vie ou de mort, Eren...
- Comment ça ? s'assombrit ce dernier, le coeur se pressant d'angoisse.
Le châtain se redressa, prenant une gorgée de thé en soupirant, regardant par la fenêtre. Le jeune homme pouvait le sentir, il allait tout lui dire et révéler enfin cette part d'ombre que son amant s'obstinait à lui cacher. Impatient et terrifié des prochaines annonces, le garçon se raidit, déglutissant avec l'impression que le monde tournait au ralentit.
- On gérait un réseau de paris truqués pour payer les frais médicaux d'Isabelle, cependant elle a été de plus en plus malade et chaque jour on la voyait souffrir un peu plus... Hanji, qui était un chercheur bénévole sur sa maladie, nous a proposé un marché : Elle et son ami professeur nous payaient nos études et assuraient les soins d'Isabelle tant qu'on retournait sur le droit chemin. J'étais vraiment heureux, certain qu'un traitement serait vite trouvé avec sa présence constante dans l'hôpital et qu'on pourrait vivre tout les trois en ville. C'était notre rêve, avoir une pièce où vivre et gagné ensemble notre pain quotidien en dehors de ce quartier pourris... Cependant... Les choses ont vite mal tournées...
Prenant une petite pause, le garçon se remit de ses émotions en buvant un peu. Eren l'écoutait avidement bien qu'il connaissait déjà cette partie de l'histoire. Il ne fut pas indifférent à la peine de son nouvel ami et attendit patiemment qu'il se reprenne. L'adolescent lui montra sa gratitude en reprenant son récit après un petit instant, fixant sa tasse qu'il serrait avec ferveur dans ses mains.
- Un mec a refais surface, ils nous avaient proposé un job un peu différent mais qui rapporterait gros, ça nous aurait permit de gérer nous même tout nos frais pendant dès années ! On a directement sauté dessus... Isabelle étant à l'hôpital depuis peu, Rivaille s'en est essentiellement chargé. C'était une livraison, mais une fois sur place, on a regardé dans la mallette par curiosité, histoire de savoir ce pour quoi on risquait notre peau. Il n'y avait rien. La livraison, c'était nous. L'homme derrière tout ça est un proxénète et ouvrait un réseau de prostitution dans notre quartier pour asseoir son pouvoir. S'il y a bien une chose que Rivaille déteste plus que tout ce sont les prostitués, leurs vies le répugne et il n'avait pas passé son temps à essayer d'en sauver pour en voir partout chez lui.
Stupéfait, Eren se redressa, s'étant appuyé sur son coude, le poing contre sa joue. Serte son amant avait une attitude protectrice, voir mère poule mais il ne se serait jamais douté qu'il avait en vain tenté de sauver tant de femmes désolées et abandonnées par la vie. Encore une fois il se sentit plus qu'admiratif devant les exploits de son aîné.
- Ces filles sont récoltés par kidnappings, vente illégales d'étrangères... Ce ne sont pas que des femmes cherchant l'argent facile et rapide... Ils les drogues au maximum pour que les plus réticentes se laisse faire, quitte à ce qu'elles restent la journée allongées sur un lit pendant que des porcs les...
Il était furieux, montrant son rôle dans la quête de Rivaille. Lui aussi s'était vaillamment battu et en avait réchappé de peu. Le brun se souvenait qu'il avait eu besoin de points de sutures. Le jeune homme reprit un petit temps de pose avant de lever des yeux emplit de détresse ainsi que d'espoir sur lui, le faisant déglutir et craindre de le décevoir.
- Mais c'est trop tard... Nous sommes parties il y a un an... Ce type est déjà solidement implanté et même si on a voulu essayer de récupérer l'une des filles qu'on avait sorti de l'enfer... C'était déjà trop tard... Elle était plus là, vendu quelque part et sûrement en morceau... Rivaille a craqué ce soir là... Il a complètement pété les plombs et il... Il a tué tout le monde, Eren... Ils étaient une vingtaines, armés, et il les a tous tué..., raconta-t-il, voyant l'autre déglutir en tremblant un peu. Là où je veux en venir c'est : as-tu vraiment tout tenté pour qu'il lâche l'affaire ?
- Où tu veux en venir ?..., s'inquiéta l'autre.
- Qu'à force de chercher le loup, on finit par le trouver... Il faut que tu sois préparé à ça...
Farlan regarda autour d'eux et en voyant que les personnes les entourant étaient bien occupés, il souleva sa chemise, dévoilant une large coupure profonde, barrant le ventre au dessus du nombril. Les points étaient encore en place et la plaie semblait vraiment douloureuse, comme faite d'un geste vif et précis, presque professionnel. Le garçon baissa son vêtement en regardant tristement son camarade de fortune qui était encore stupéfait de sa blessure.
- Ceci n'est nullement l'oeuvre de mes adversaires... Lorsqu'il est dans un combat à mort, Rivaille ne fait plus la différence entre ami et ennemi... Es-tu capable de réellement courir ce risque ?
Eren déglutit, choqué au possible. Il avait beau se dire naïvement que son compagnon le reconnaîtrait en tout temps, il n'avait encore jamais vécu un pétage de plomb complet, juste quelques colères passagères. À nouveau il se rendit compte qu'il ne le connaissait pas. Farlan et Isabelle étaient visiblement ce qu'il avait de plus précieux, savoir qu'il a pu poignardé l'un d'eux sans distinction lors d'un combat était terrifiant. Comment lui, frêle chose qu'il n'avait rencontré qu'un soir de passion, pouvait être épargné dans une situation similaire ?
Le châtain décida de changer un peu de sujet, comprenant qu'ils ne trouveraient pas de solution maintenant. Il but une nouvelle gorgée de son thé et se réinstalla, attirant l'attention de l'autre qui était toujours chamboulé.
- Comment tu as su pour Isabelle ?
- Oh euhm..., rougit le brun avec un peu de honte. En fait j'ai surprit une conversation entre Hanji et Rivaille et quand je lui en ai parlé le lendemain il m'a raconté.
- Il t'a tout dit, juste comme ça ?...
- J'ai été repoussé une première fois ! se rattrapa le garçon avant de détourner le regard. Faut dire que je le pourchasse un peu, il a du me répondre parce qu'il en avait assez..., termina-t-il avant de voir que l'autre était bien trop suspicieux, le poussant à continuer. Sinon pour les pétages de plomb, il me semble qu'on en avait déjà des aperçus. Un jour le club discutait d'une décision importante, d'une façon ou d'une autre je l'ai mis en colère et ma soeur s'est interposée entre lui et moi... J'ai vu à son regard qu'il allait réellement la tué, que ses menaces n'étaient pas des paroles en l'air...
- Qu'est-ce qui c'est passé ? demanda Farlan, acceptant de changer de sujet.
- Je les ai séparé en les repoussant, il m'a attrapé le poignet et a bien faillit me le casser mais il m'a finalement lâché.
Se rappelant de ce moment un peu perturbant, Eren se frotta la zone qui avait été blessée, la foulure l'avait fait souffrir pendant près d'une semaine. Le plus dur à oublier était le regard de tueur que son amant avait eu et posé sur lui pendant une seconde. Quelque part, il a bien cru qu'il allait mourir de sa main et que cela serait facile pour l'adolescent s'il l'avait vraiment voulu. Ensuite ses pupilles rétrécies par la haine avaient repris leur forme normale et sa conscience lui était revenue. Le garçon s'était confié le soir même, sûrement pour se faire pardonner.
- Il t'a fait mal ?
- Non, il m'a laissé avant, il ne m'a jamais blessé.
- Un rescapé du courroux de Rivaille, ricana son nouvel ami pour mettre un peu d'ambiance.
- Oui..., fit-il tristement avec un sourire qu'il perdit. Ça encore c'était des colères que je pouvais géré. J'arrive à le maîtriser mais de ce que tu me dis, ça pourrait réellement déraper et il est très probable que je ne puisses rien faire... Quoi ?
- Tu... le maîtrise ?
- C'est un grand mot, souffla le brun en réalisant, cherchant une autre façon de l'exprimer en levant les yeux aux ciel. Je dirais plutôt que j'arrive à le faire redescendre sur Terre, il est déjà assez perché comme ça pas vrais ? rit-il.
- Bien, je ne vais pas y aller par quatre chemin : vous êtes quoi l'un pour l'autre ?
- Q-quoi ?!
- Personne hormis Isabelle n'a cette capacité à le faire résonner, ça pourrait juste être un hasard ou une préférence de sa part mais que tu me dises qu'il se maîtrise avec toi et qu'il se confit... Il y a quelque chose, non ? Vous êtes ensemble ?
Prit de court par un retournement de situation si brusque, Eren rougit plus encore en se renfermant physiquement sur lui même et chercha un échappatoire. Son coeur s'affolait et il était terrifié que quelqu'un apprenne quelque chose sur leur relation.
- N-non ! Bien sûr que non !
- Quand est-ce que vous vous êtes rencontré ?
- En début d'année scolaire...
- Réellement... Ce ne serait pas pendant les vacances de Mars à Avril, par hasard ?
Le brun se raidit de nouveau, peinant à trouver quelque chose pour changer de sujet. Il essaya de se calmer mais se dit alors qu'il avait déjà assez répondu par son silence et ses réactions, il savait que le châtain ne le trahirait pas mais il avait promit de ne rien dire.
- Je vois..., soupira son interlocuteur en baissant la tête et frottant sa nuque d'un air un peu désespéré avant de relever le menton et de planter ses yeux dans les siens, déterminé. Écoute, je me fiche que vous soyez ensemble ou amant, j'ai pas le temps pour me préoccuper de ça mais si tu as la moindre emprise sur lui je ne te demanderais qu'une chose : retiens-le auprès de toi.
- Pardon ? rougit le lycéen, le coeur battant bien trop fort dans sa poitrine et terriblement gêné de la conversation.
- Il faut absolument qu'il reste loin du quartier, il appartient à une famille Yakuza désormais, c'est trop dangereux pour lui comme pour vous. Si tu ne veux pas faire ça pour lui, fais-le pour tes amis. Ils seront les premières cibles s'il se fait trop insistant...
Le combattant déglutit avec crainte, paniquant pour sa bande et jurant contre son capitaine qui était plus doué que lui pour s'attirer des problèmes. Si ça n'avait été qu'un groupe isolé de sales types, il aurait fait volontiers un saut dans ce quartier pour leur faire la peau mais là, on parlait d'une organisation entière. Il avait beau être surnommé "le suicidaire" il n'allait pas s'y rendre comme une fleur sans prendre le risque qu'une balle ne lui traverse le crâne. Il n'était pas Neo, juste un adolescent sachant utiliser ses poings.
Ses amis étaient indirectement en danger et pour une fois il était peut-être le seul à pouvoir éviter un problème. Serte c'était gros de dire qu'il resterait aux côtés de Rivaille, ça signifiait bien trop pour qu'il le dise comme ça, c'était gênant. Il ne pouvait malheureusement pas hésiter, tout son club était en ligne de mire. Levant un regard déterminé mais anxieux, Eren inspira un bon coup, prenant son courage à deux mains. Ça allait être une vrais galère...
- Je ne peux pas rester sans rien faire, on va tous y passer sinon, c'est plus uniquement cet idiot entêté..., rougit-il en détournant les yeux, faisant mine qu'il était agacé.
- Merci infiniment..., soupira Farlan de soulagement, souriant. Au fait, tiens, ta carte.
- Hein ? Mais personne n'a signé ma demande !
- Isabelle veut vraiment te revoir, Hanji a fait les démarches, comme elle travaille dans ton lycée, elle a obtenu ce qu'il fallait pour te la faire faire.
- Cette femme est une psychopathe..., trembla le garçon en admirant sa carte, s'inquiétant des informations récoltées.
- C'est une femme ? demanda son nouvel ami avec étonnement.
- Toi même tu en parles au féminin...
- Parfois j'ai des doutes tu sais...
Ils se regardèrent un instant avant de rire ensemble. Ils restèrent encore une petite heure à faire de banales connaissances puis se quittèrent. Tout en marchant, Eren se rappela de son engagement et rougit à nouveau, son estomac se tordant dans tout les sens. Il décrocha son portable et fit quelques manipulations avant de le porter à son oreille sans grand espoir. Les tonalités retentirent un peu avant qu'à sa grande surprise l'autre ne décroche, visiblement d'une humeur de massacrante.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Oh quel entrain, fais attention c'est contagieux !
Il lui raccrocha au nez. Eren explosa de rire et le rappela plusieurs fois avant qu'il ne daigne de décrocher pour lui crier dessus.
- Putain morveux, j'ai autre chose à foutre que d'écouter tes répliques à la con !
- Autre chose à foutre ? Mon cul t'attend, tu sais, soupira-t-il dans un faux semblant de dramatisme, se dandinant en marchant.
- Va mourir !
Ils laissèrent un silence lourd de mot pendant une petite minute, se sentant proche malgré la distance. La chaleur de la nuit, bien que moins étouffante, les oppressait un peu et cela ne leur donnait qu'envie de rejoindre leur lieu d'habitation.
- Chez toi dans une heure ?
- T'as intérêt d'être ponctuel, gamin !
Rivaille raccrocha brutalement, le laissant soupirer avec un peu de désespoir. Ça n'allait pas être facile... Le brun sourit alors, au comble du bonheur. Après tout ce temps il avait enfin dit oui, il n'en revenait pas. Il se pressa pour aller chez lui, Mikasa étant invitée à passer une soirée fille chez Historia, il ne fut pas dérangé. En cherchant ses affaires il écouta la maison vide et se prit un temps d'arrêt. Il trouva subitement bizarre de se dire qu'il allait quitter l'endroit où il avait grandit, où il avait eu une soeur, où il avait vécu les dernières années de sa mère... Il était tout à coup nostalgique et un peu triste mais se reprit rapidement, n'écoutant pas le déchirement de son coeur pour terminer son sac et refermer la porte en partant.
Il marcha un peu avant de monter dans un bus et rejoignit l'appartement de son amant en regardant l'heure sur son portable. Lorsqu'il frappa à la porte, cette dernière ne s'ouvrit pas comme il l'aurait espéré. Il soupira en comprenant que le délinquant était encore dans son quartier et qu'il allait devoir l'attendre. Pour qu'il y reste si tard, c'est qu'il avait l'intention d'y passer la nuit, de se réinstaller là bas. Le brun eut une moue boudeuse, refusant que cela se passe ainsi.
Il attendit encore vingt bonne minutes avant d'entendre son capitaine arriver, passant sans un mot devant lui pour ouvrir la porte. Quittant son jeu et rangeant son portable dans sa poche, Eren se leva pour le suivre, refermant la porte derrière lui juste avant que l'autre ne l'embrasse soudainement en le plaquant contre celle-ci. Répondant au baiser, l'adolescent laissa son sac choir au sol et se laissa emporter vers la chambre, leurs vêtements parsemant leur chemin. Torse et pieds nus, le pantalon ouvert, à moitié baissé, ils se laissèrent retomber sur le lit quand un miaulement de surprise les firent sursauter. Ils rompirent le baiser en tournant la tête à temps pour voir le chat partir dans la salle de bain pour aller très certainement dormir dans le lavabo, son lieu favori. L'ambiance cassée subitement, Eren rit aux éclats, son compagnon le dévisageant alors qu'il était presque entre ses jambes. Il ne le suivit pas dans son hilarité mais un léger sourire amusé étira ses lèvres avant de repartir plus doucement à l'assaut de celles de son cadet.
Rivaille ne comprenait pas pourquoi il avait accepté si facilement, sûrement dû à sa rude journée dans son quartier à courir après le peu de personne qui lui faisait auparavant confiance. Il avait eu sa défaite sous son nez, admirant tout ce qu'il avait perdu, l'appel de son combattant lui avait remit en mémoire qu'il avait encore quelqu'un. Aussi stupide soit-il, il avait besoin de réconfort. Pourtant bien parti pour refuser de nouveau toute les tentatives de son subordonné, il avait réfléchit, voyant le nom apparaître plusieurs fois sur l'écran de son portable vibrant indéfiniment. Il avait cédé, encore, se consolant en se disant que c'était à cause de sa journée pourrie.
Ils s'occupèrent passionnément un long moment, profitant de leurs retrouvailles et vidant leur frustration. Reprenant son souffle, le plus âgé resta dans un équilibre précaire au dessus du garçon se remettant lentement de ses émotions, ses bras tremblaient et pour ne pas s'écrouler il se redressa. Après s'être assit sur le lit, il prit la bouteille d'eau près de la table de chevet et en but quelques gorgées. Des doigts glissèrent sur son flan, remontant doucement sa cicatrice avant de passer par son ventre et de suivre ses muscles jusqu'à son pectoral, la paume se plaquant contre sa peau.
Le laissant sentir son coeur battre en se doutant de ses précédentes inquiétudes, Rivaille but encore un peu, puis il lui présenta la bouteille, toujours sans le regarder. Agacé de ses esquives, Eren soupira tandis que son bras retombait sur la cuisse du plus vieux qui rangea l'eau.
- Arrête de m'éviter comme ça alors qu'on sait tout les deux que ça va recommencer...
Son chef se mura dans le silence qui le caractérisait si bien, sentant encore la mort des mauvais coins de la ville. Le brun se mit sur le côté pour suivre quelques marques sur le dos de sa main droite. Il s'arrêta sur celle faite par une balle près du coeur, tremblant un peu en pensant qu'il était déjà passé près des portes éternelles.
- Arrête de courir après des cicatrices..., fit-il tout bas en caressant sa peau encore brillante par leurs ébats, encouragé lorsqu'il baissa la tête. Il y en a déjà beaucoup trop...
Il se recula dans le large matelas, laissant une place et faisant une pression sur le bras du jeune homme pour l'inciter à s'allonger près de lui. Celui-ci abandonna, sûrement trop fatigué pour se battre mais continua de lui tourner le dos, refusant qu'il voit à quel point il était de plus en plus détruit. Eren franchit la frêle distance que son chef avait mit entre eux pour se caler contre sa nuque, l'entourant de ses bras et plaquant sa main contre sa poitrine. Il sourit en n'étant pas rejeté et ferma les yeux, décidé à prendre un repos bien mérité, sans rejoindre les Titans de ses dernières nuits.
Les jeunes commençaient à peine à sombrer dans le sommeil qu'un portable vibra sur la table de chevet. C'était celui de Rivaille qui l'attrapa d'un geste nerveux, lisant le message qu'il venait de recevoir. Curieux, Eren ouvrit un oeil paresseux pour le lire discrètement et écarquilla les paupières. Son amant se redressa d'un seul coup et attrapa son bas pour l'enfiler, assit sur le lit. Réagissant directement, le plus jeune lui attrapa l'épaule pour se relever sur un coude, le stoppant dans ses gestes.
- Je serais revenu demain matin, tu peux rester ici, faut nourrir le chat.
- Merde, c'est pas la question ! grogna-t-il en lui attrapant la ceinture dans une poigne ferme qu'il savait trop frêle pour le retenir. Laisse ce type, c'est du suicide !
- Que ferais-tu si un mec débarquait chez toi pour s'installer ? Tu le virerais, non ? Moi c'est pareil !
- Ce n'est pas chez toi !
- Ferme-là ! Ça ne te regarde pas !
C'était pas bon, il le rejetait encore. Il allait rejoindre ses racines et se faire massacrer, tout ça parce qu'une idiote de mule avait prévenu que le chef de gang était dans le coin. Essayant une dernière tentative désespérée, Eren se jeta contre ses reins pour entourer sa taille de ses bras et le serra aussi fort qu'il pu, sentant sous ses doigts la dernière cicatrice en date. Un lourd frisson électrisa assez son amant pour le figer sur place, encore peu habitué à recevoir un contact aussi fort. Cela incita l'autre qui ne perdit pas espoir, encore émotionnellement sensible à cause de leur fornication, il retenu ses larmes par fierté et contrôla au mieux sa voix qui sonna brisée.
- J'ai besoin de toi... Ici... Pas dans une morgue...
Rivaille serra les poings et les dents, essayant de résister, un autre frisson le parcourant. Lui aussi était toujours à fleur de peau, le brun savait qu'il devait en jouer et il fut facilement sincère sur ses demandes. Il se redressa lentement, suivant la courbe du dos de baiser jusqu'à la nuque, caressant doucement la poitrine avant de le serrer contre lui à nouveau, se cachant dans son cou. L'air était chargé de ressentis contradictoires et puissants, aucun des deux protagonistes n'étant actuellement capable de les gérer.
- S'il te plaît..., chuchota-t-il d'une voix plaintive, peinant à reprendre une respiration normale alors qu'il luttait contre ses larmes. J'ai vraiment...
Alors que le plus âgé combattait ses propres émotions changeant son état d'esprit, il se pencha un peu en avant, emportant son compagnon toujours solidement accroché à son dos. La chaleur de la peau de son cadet et la brûlure de ses sentiments incendiaient son âme, rendant à son coeur toute l'incandescence qui le faisait battre avec vivacité. Il n'y avait que dans ses moments là où il se sentait vivre, où il pouvait respirer pleinement, cette petite chose cramponnée à lui en quémandant sa présence et son aide. Il était damné.
Rivaille regarda son portable qu'il serrait dans sa main, partagé lourdement entre sa patrie et sa nouvelle vie. Il aurait voulu repousser l'adolescent pour se lever et partir mais il n'y arrivait pas. Plus précisément, il ne pouvait pas, c'était au dessus de ses forces. Se faisant une raison, il lâcha son téléphone qui rebondit sur le sol, déglutissant sur le coup dur qu'il faisait à ses hommes. Il se dit qu'il reviendrait plus tard pour reprendre les choses mais que pour le moment il était tout bonnement impuissant.
Eren cru halluciné en sentant le tas de muscle se détendre contre lui en les faisant basculer sur le matelas. Peu confiant, il préféra attendre un instant pour s'assurer que l'autre ne lui jouait pas un tour pour se défiler et remarqua rapidement qu'il s'était endormit. Choqué et le coeur battant bien trop fort, il se rendit compte de son emprise sur son aîné. Personne n'avait pu l'empêcher de rejoindre son quartier, pas même Farlan, il était le premier à réaliser cet exploit. Les larmes qu'il combattait revinrent sournoisement et il en lâcha quelques unes, ne comprenant pas pourquoi il se sentit si heureux et soulagé.
Bien que la position était peu confortable, tout deux en travers du lit, il ferma les yeux aussi et se pressa contre son compagnon. Ce dernier se retourna dans son sommeil et le regarda, le faisant sursauter mais à son air embrumé il comprit qu'il assistait à une crise de somnambulisme. Il ne bougea plus de peur de déclencher une violence quelconque. Rivaille essuya de sa main libre le visage du brun avec son expression agacée habituelle avant de se mettre un peu plus haut que lui pour serrer sa tête contre sa poitrine, soupirant d'aise. Stupéfait, Eren se figea, le choc ne l'aidant pas à se détendre mais sa fatigue et le son battant contre son oreille le poussa dans les bras de Morphée.
Le lendemain matin arriva et le lycéen émergea lentement de sa paisible nuit. Il inspira un bon coup en fermant les yeux et posant son avant-bras dessus, en profitant pour se frotter les paupières. Doucement, il se redressa et sourit en constatant qu'il ne souffrait pas, il chercha alors son amant mais la cloison était poussée, seul ses vêtements et le chat étaient sur le lit. Il prit ses affaires soigneusement pliées et ouvrit son sac pour prendre un sous-vêtement propre, quand il ouvrit la porte coulissante, il vit Rivaille assit à table, regardant quelque chose.
- Hey morveux... Où t'as eu ça ? demanda-t-il amèrement en lui montrant son laissez-passer magnétique.
- Ah c'est Hanji qui me la faite, Isabelle le lui a demandé.
L'excuse était une partie de la vérité, et cette dernière n'était pas obligée d'être cachée. Le délinquant le regarda un instant avant de se retourner en laissant la carte sur la table et sorti un dossier. Lorsque le brun vit qu'il s'agissait de plan élaboré pour récupérer le quartier, il grimaça.
- Pourquoi ça te dérange autant que j'aille voir Isabelle ?
- Ça ne me dérange pas.
- Oh c'est évident, ironisa-t-il. C'est pour ça que tu as refusé de signer ma demande.
- Va te laver et fou moi la paix, soupira l'autre.
Eren fronça les sourcils, s'inquiétant de l'espèce de déprime qu'il était en train de lui faire. Il se mit derrière le garçon pour glisser le dos de ses doigts sur sa nuque, la caressant tendrement avant d'être repoussé sèchement. Taquin, il recommença, donnant des frissons à son partenaire. Il fut éconduit plusieurs fois, l'amusant de plus en plus jusqu'à ce qu'il se mette à rire. Rivaille finit par se tourner vers lui pour le foudroyer du regard, il remarqua alors qu'il était nu et le détailla de haut en bas.
- Je ne compte pas me doucher seul..., sous-entendit le plus jeune en prenant une légère pose, malicieux.
- Prend le chat.
- Pauvre bête...
- Va te faire foutre.
- Va foutre.
Ils se regardèrent avec amusement avant que l'aîné ne se lève et le pousse vers la salle de bain, lui faisant lâcher ce qu'il avait dans les mains et rire. Après leur douche passionnée ils firent à manger et le portable d'Eren sonna, alors ce dernier décrocha tout en continuant de se taquiner avec son amant. Ils se donnaient quelques légumes mal découpés et passait une main gourmande sur leur reins avant de se pincer les côtés.
- Allô ?
- Eren, ça va ?
- Ah, salut, Armin ! Oui et toi ? répondit-il en résistant à rire sous les assauts de son capitaine.
- Oui, en fait j'aurais aimé qu'on aille prendre quelque chose à manger ou à boire, j'aurais des trucs à te dire...
- Je suis en train de me faire à manger, plutôt une boisson dans une heure ou deux ?
- D'accord, ça me va comme ça. Tu n'es pas chez toi ?
- Non pourquoi ?
- Quand Mikasa est rentrée elle était surprise de voir que la porte était fermée à clef.
- J'ai aussi le droit d'aller ailleurs.
- Tu es où actuellement ?
- Je devrais me greffer une puce GPS, dit-il en direction de Rivaille qui sourit en levant les yeux aux ciels.
- Quoi ? Non je... Bon, à toute à l'heure, dans ce cas ?
- Je risque de croiser quelqu'un, je peux venir accompagné ou tu veux me voir seul ? demanda le brun en regardant son amant qui refusa l'offre en le foudroyant du regard.
- Je préférerais que tu sois seul, c'est assez personnel...
- Bien, comme tu veux... À plus tard !
- Tu te doutes que même s'il t'avais dit oui, je ne serais pas venu, fit Rivaille une fois que l'autre eu raccroché.
- Ça ne t'aurais pas fait de mal, et puis une bonne boisson dans un bar c'est agréable.
- Va te faire foutre.
- ...
Eren eut alors un large sourire pervers, faisant tiquer l'autre qui le suivit avec amusement et terminèrent leur repas avant de manger en silence. Après un temps, Eren se prépara à partir, laissant son amant reprendre son dossier de plans. Il alla rapidement au frigo et prit une canette de soda, il l'ouvrit et revint près de son capitaine. Sensuellement il monta sur ses hanches en buvant une gorgée, offrant un large sourire à son homme qui le lui rendit un peu. Ce dernier posa ses mains sur son bassin, ne résistant pas à l'embrasser, ne se méfiant pas des mouvements fait dans son dos. Il sentit alors quelque chose couler sur sa jambe et sursauta, Eren bondissant pour partir vers la porte en riant. Le plus âgé vit alors du coca renversé sur ses feuilles désormais illisibles, il se retourna sombrement vers son cadet qui avait déjà ses chaussures aux pieds.
- Je vais t'écarteler et t'exploser le crâne, merdeux...
- Je reviendrais ici ensuite, et je te collerais au cul, tu ne retourneras pas dans ton quartier et j'y veillerais. Même si pour ça je dois coucher avec toi toute la journée. Si tu laisses le chat seul, je le saurais quand je le reverrais, il nous colle quand on le quitte.
- T'as pas idée de ce que je vais te faire quand tu vas revenir, gamin..., siffla dangereusement son supérieur, le sol collant de boisson sucrée.
- Je ne pourrais plus marcher pendant dès mois, je connais la chanson, je passerais rapidement au combini pour prendre ce qu'il faut pour le dîner.
- Je vais te tuer...
- À ce soir.
Le brun repartit comme une fleur, fermant même à clés, surprenant l'autre qui fouilla ses poches rapidement avant de grogner, furieux.
- Oh putain tu ne paies rien pour attendre...
Eren préféra se dépêcher d'écouter ce que son ami d'enfance avait à lui dire, il se doutait que son chef avait un double quelque part et que ça ne le retiendrait pas longtemps. Il prit un bus pour rejoindre le centre ville et alla au petit café où il allait tout le temps avec ses amis, s'asseyant à une table. Armin arriva peu après et ils s'échangèrent des banalités. Le blond était tout tendu et cela inquiéta le jeune homme qui lui posa la question du regard.
- Voilà..., commença son ami, inspirant pour se donner du courage. Tu vois, je n'osais pas t'en parler car après tout, ce ne sont pas mes affaires mais... À quoi tu joues exactement ?
- De quoi ?
- Au dépars je te voyais très proche du capitaine et ta présence était bénéfique pour lui, sans toi il ne se serait jamais ouvert à nous et l'ambiance du club ne serait pas celle qu'elle est aujourd'hui. Puis tu as commencé à graviter autour de Kazuki et ça dérangeait visiblement Rivaille... Je pense être le seul à l'avoir remarqué mais... Je ne comprend pas ce que tu cherches à faire... C'est... Juste une question de... De sexe ? demanda-t-il, pivoine.
- Quoi ?! rougit Eren, ne s'attendant pas à ça, choqué qu'il est réussi à voir tout ça.
- Maintenant qu'on sait que tu n'es plus vierge... j'ai pensé que...
- Que je ne cherchais qu'à coucher à droite à gauche ? se choqua son ami, déçu. Je ne suis pas comme ça et ce n'est pas ce que je cherche.
- Je me disais aussi... Mais alors pourquoi ? Tu sembles rebondir entre Rivaille et Kazuki, c'est flippant, tu ne sais pas ce que tu ressens ?
- Je ne ressens rien, Armin, je gère parfaitement ma situation. Tu n'as vraiment pas à t'en faire.
- Arrête, tout le monde à vu les sourires que tu lui fais.
- À qui ?
- Le capitaine.
Stupéfait, le brun se stoppa, l'angoisse tournant dans son estomac, retournant ce dernier. Il devait mettre fin à cette conversation et vite.
- Je cherche un appart et ça me prend pas mal de temps alors si tu pouvais en venir au fait...
- Ne cherche pas à fuir comme ça, c'est ridicule..., soupira le blond. Je te connais par coeur, Eren, je vois bien à quel point ils te rendent heureux. Avec Rivaille tu sembles jouer au chat et à la sourie. Avec Kazuki c'est plus calme, plus stable. Si tu continues d'aller et venir entre les deux, tu vas finir par les faire souffrir ou créer un conflit sans t'en rendre compte.
- Arrête de planer, tu te fais des idées, Armin, ce ne sont que des amis !
- Pas pour Kazuki... Il est vraiment attaché à toi, ça ce voit à son regard. Il faut vraiment que tu mettes les choses au point et que tu fasses ton choix.
- Tu sais bien que je ne cherche pas une relation à long terme.
Armin sembla alors hésiter à dire quelque chose, tripotant ses doigts par un tique nerveux que son ami connaissait que trop bien. Ça voulait dire qu'il cherchait un moyen à mettre les pieds dans le plats en douceur. Eren se raidit, se demandant ce qu'il avait pu voir ou pu comprendre d'autre.
- En réalité, quand j'ai vu le caporal s'enfermer dans les vestiaires avec toi le jour de l'accident de Marco, je suis allé écouter à la porte...
Il stressa totalement, se demandant bien ce qu'il avait entendu. Ses discutions privées avec son amant en ce temps là étaient sulfureuses, ils basculaient entre drague et jalousie.
- Je ne suis pas resté jusqu'au bout mais... J'en ai entendu assez pour savoir que vous... Faisiez des choses au téléphone... Et puis... Peu après tu avais ce suçon... Alors... J'ai comprit que lui et toi vous...
- J'ai comprit ! le stoppa le brun, aussi rouge que lui. Ma vie privée ne regarde que moi...
- C'est chez lui que tu vas quand tu fuis Mikasa ?
- ...
- Ah... Alors tu étais chez lui à l'instant..., comprit Armin en regardant son sac.
- Je ne vois pas pourquoi tu me dis ça, j'ai autre chose à faire, grogna son ami en commençant à se lever.
- Non attend ! le retint le blond en posant sa main sur la sienne. Désolé c'est juste... Tu pourrais t'attirer des ennuis... Il est clair que Rivaille vient d'un lieu défavorisé et qu'il a déjà des problèmes... Tu pourrais être entre deux feus et Kazuki n'hésiterait pas à venir à ton secours si tu étais en danger et ça l'emporterais dans une guerre de gang quelconque... Tu as déjà assez souffert comme ça et je ne veux que ton bonheur...
- Je suis heureux, Armin, tout va réellement pour le mieux, ne t'inquiète pas pour ça.
Il se leva et lui embrassa la joue avant de partir. Cacher des choses à son ami lui brisait le coeur mais il voulait entraîner le moins de personne possible dans sa mission. Il fit quelques courses puis revint à l'appartement de Rivaille et entra. Sans surprise il le trouva vide. En soupirant, il rangea les courses et laissa un message vocal boudeur sur le portable de son amant. Le chat lui sauta sur l'épaule et cela lui redonna le sourire. En se retournant il remarqua le produit agissant sur le sol ainsi qu'un bref mot sur la table qu'il prit et lut.
« Desserre les fesses, morveux, je suis à l'hôpital. À mon retour tu as intérêt à avoir lavé tes conneries où je te fou dehors avec un coup de pied au cul ! »
Il soupira de découragement, de soulagement et d'amusement. Il n'était pas à son quartier. Il comprit également pourquoi il n'avait pas décroché, les infirmières prenaient tout les objets électroniques et il n'y avait qu'en sortant qu'on pouvait les récupérer. Le garçon décida de s'occuper avec son portable après avoir nettoyé, le mettant à recharger au passage. Il envoya quelques messages et regarda ses photos prisent lors des vacances, riant sous les vidéos et les images abrutissantes. Il en trouva alors une de Rivaille endormit. Hypnotisé il se souvint qu'il l'avait faite en se réveillant avant tout le monde, découvrant pour la première fois son amant dans ses songes.
Eren se coucha sur la table en regardant l'image, le chat s'installant dans ses jambes croisées en tailleurs. Il repensa aux paroles d'Armin, se demandant ce qu'il ressentait vraiment pour son capitaine. Bien sûr qu'il l'appréciait mais de là à dire qu'il l'aimait, c'était un peu gros. Serte son coeur s'emballait et il était frêle face à sa personne mais ce bonheur qu'il avait auprès de lui c'était juste de la satisfaction sexuelle. Tout du moins c'est ce qu'il croyait.
En se redressant il se remémora les symptômes débiles qui étaient généralement stéréotypés dans les histoires et films à l'eau de rose. Le trouver beau ? Oh oui ! Ce visage figé par la sévérité lui donnait un charme mystique et ses yeux revolver le tuaient littéralement sur place. Les "papillons" dans le ventre et autres cochonneries hallucinogènes dans les intestins ? Hum... Le désir pur de vouloir se le faire, ça compte ?
L'adolescent soupira, complètement perdu, avec ce test il n'arrivait qu'à conclure que l'autre l'attirait terriblement, pas un truc synonyme d'amour ou une merde dans le genre. Il caressa son chat, l'écoutant ronronner en cogitant mais n'arrivant à rien il reprit son portable, continuant de regarder ses souvenirs. Par logique, il arriva sur la vidéo d'un de leurs ébats et rougit furieusement, ouvrant la barre d'option mais son doigt se figea au dessus de l'onglet de suppression.
Il s'humecta les lèvres, clignant plusieurs fois des yeux, le souffle court. Après une hésitation, il sortit des options pour démarrer la vidéo. Se voir ainsi était terriblement gênant et il n'arrivait pas à croire qu'il pouvait paraître si soumis pendant l'acte, il peinait à se reconnaître lui même, avançant un peu dans la vidéo. Le cadrage changea et il put voir son amant, ce dernier le regardant dans les yeux, éperdu dans sa passion. Il n'avait jamais vu à quel point l'autre le dévorait des yeux pendant ces moments, avec ce recul il vit les caresses débordantes de tendresse, les baisers à la fois fiévreux et doux.
Curieux de voir s'il était dans le même état, il rejoua la même scène en se regardant et rougit en trouvant qu'il avait simplement l'air ridiculement fragile. Il se pâmait sous chaque coup de reins de son camarade qui était tellement sensuel, contrairement à lui qui ne faisait que se tortiller, gémir, crier et entre temps répondre à un baiser. Quand le lui de la vidéo ouvrit les yeux il frissonna de choc, il peinait à voir le fin cercle de couleurs saturées autour de ses pupilles dilatées et brillantes de luxure. Le regard qu'il lançait à son supérieur était tellement lourd de sentiments, tant de chose pouvaient être lues et d'autres restaient voilées.
À nouveau le jeune homme déglutit. Il ressemblait vraiment à ça quand il le faisait ? Il avait honte. Il aurait presque envie de ne plus jamais rien faire de sa vie mais il voyait bien que cela ne dérangeait pas son amant hypnotisé par ses gesticulations. Celui-ci finit par le prendre dans ses bras et accélérer ses mouvements, les bruits humides prouvant leurs puissances raisonnant dans l'air avec leurs cris. Non tout deux ce faisait beaucoup d'effet. Sur l'instant, Eren se demanda s'il pensait ça car c'était lui sur la vidéo, et si Rivaille pensait la même chose sur sa personne lorsqu'il se voyait.
Lorsque vint le moment de l'orgasme, il tenta d'oublier la façon dont il se cambrait pour regarder son partenaire et ses yeux brillèrent. Il était beau. Terriblement beau. Il ne l'avait jamais vu avant, car il avait tendance à fermer ou lever les yeux aux ciels lorsqu'il venait. Sans cette vidéo, peut-être qu'il n'aurait jamais su. La vidéo se finit et il cligna plusieurs fois des yeux en trouvant que ça avait été trop court. Il la lança donc de nouveau et zappa le début où il n'y avait que ça tête pour voir son amant, rejouant certaine scènes et trouvant rapidement ses préférées.
Revenant sur Terre il arrêta et éteignit l'écran, se couchant sur la table, son érection faisant partir le chat qui ne le trouvait plus assez confortable. Il se sentait idiot, terriblement idiot. Oui il l'appréciait mais pas à ce point... Pas comme ça... C'était juste de l'attirance sexuel, rien de plus...
Deux heures passèrent tandis que le jeune homme ruminait ses pensées en boucles, n'avançant pas d'un pouce. La porte d'entrée s'ouvrit alors, le chat perché sur le dos du brun sauta au sol pour aller accueillir le locataire des lieux. Ce dernier s'avança après avoir retiré ses chaussures et donna un petit coup de pied dans les reins de son amant, portant le chat d'un bras.
Eren coucha sa tête sur le côté pour lui lancé un regard lourd de réflexion et de désir. Il n'en fallut pas plus pour qu'ils s'enferment à nouveau dans la chambre. En plein milieux de leur coït, le plus jeune reprit le dessus et serra les poings au dessus des épaules de l'autre, attrapant le draps au passage. Il posa sur lui des yeux obscurcit par le plaisir mais également par sa bataille mentale, l'intriguant.
- Je ne t'aime pas !
Rivaille le dévisagea, ne comprenant pas pourquoi il lui sortait ça si soudainement avec autant de conviction malgré ses tremblements. Décidant d'ignorer les mots dérisoires de son cadet qui se mouvait, il se redressa pour le prendre dans ses bras et l'embrasser, leur donnant une petite pause.
- Je ne t'aime pas.
Le plus vieux tenta de le faire taire en continuant de lui offrir de langoureux baiser, caressant ses flans pour pétrir doucement ses hanches.
- Je ne t'aime pas...
Les mots sonnait avec moins de persuasion, comme s'il essayait de se convaincre lui même. Désespéré, Rivaille l'emporta en missionnaire. Les choses commençaient sérieusement à s'entre-mêler et ils se sentaient aller droit dans le mur.
- Tu as dit que tu le ferais toute la journée s'il le fallait, pas vrais ?...
Les derniers jours des vacances s'étaient parfaitement déroulés, les amants se retrouvant un autre soir pour s'aimer mais une fois qu'ils étaient rentrés en ville, Rivaille avait repris ses distances. Eren n'arrivait plus à le suivre, il était pourtant persuadé d'avoir mit tout en oeuvre pour que ce soit agréable pour l'autre, qu'il s'amuse et passe un bon moment. Il ne comprenait pas pourquoi il avait subitement cessé de répondre à ses messages et ses appels. Même lorsqu'il voulait l'enlacer il se faisait lourdement repousser alors l'essaie d'un baiser était juste une apocalypse.
Il ne comprenait pas, malgré ses efforts pour ne pas parler de chose désagréable. C'est ainsi qu'il se retrouvait à attendre devant l'hôpital, dans l'espoir de croiser Farlan. Même s'ils ne se connaissaient pas, l'adolescent avait très certainement eu son portrait robot auditif de la part d'Isabelle. Eren avait trouvé la solution radicale voir triviale, il avait comme l'impression de trahir son capitaine mais ce dernier se renfonçait dans sa solitude et s'obstinait à rejoindre ses racines. Le brun ne pouvait pas le laisser sombrer comme ça, il savait que cela engendrerait la colère de son amant mais il ne pouvait pas être plus distant qu'il ne l'était déjà. Le lycéen s'était dit qu'il n'avait rien à perdre, c'était ça ou prendre le risque de ne plus jamais le revoir.
Il savait que Rivaille était ailleurs toute la journée, il avait du le harceler pour savoir mais au moins il était certain de ne pas le croiser, ça pourrait lancer une dispute plus que gênante... Il patientait donc sagement devant l'entrée, regardant les fenêtres en se disant que quelque part, Isabelle souffrait, peinant à prononcer une simple phrase. Si le brun avait eu la signature d'autorisation, il pourrait avoir une carte et lui rendre visite, il le ferait avec plaisir ! Il n'avait pas eu la chance de venir voir sa mère aussi souvent qu'il l'avait voulu et se doutait qu'il reportait ce regret sur la jeune fille. Cependant, elle lui avait fait ressentir son besoin de compagnie et sa détresse envers ses amis qu'elle sentait perdue, ainsi que son impuissance face à ça. Il sentait comme un devoir de l'aider.
Une autre personne sorti de l'hôpital mais il n'y fit pas attention, jusqu'à ce que le garçon se plante devant lui. Avec espoir il se leva d'un bon du muret sur lequel il était assit depuis dès heures et détailla son vis-à-vis. Il faisait à peu près la même taille que lui, arborait une coupe courte brun clair et des yeux bleu glace grisant. L'adolescent arborait un air si sérieux et mature qu'Eren peina à croire qu'il n'avait que quinze ans lui aussi. Le châtain l'observa un instant lui aussi, surprit, avant de sourire.
- J'allais te contacter sous peu..., commença-t-il en agitant le papier que l'autre avait laissé à Isabelle. Eren...
- Enchanté... Dans de mauvaises circonstances...
- On devrait aller ailleurs, je connais un endroit où notre ami commun ne risquerait pas de nous interrompre, sourit le jeune homme avec un petit rire.
Le brun hocha la tête et le suivit, le trouvant très charmant, ce type dégageait quelque chose d'attrayant et de serein. Il était fasciné et méfiant, voyant parfaitement la brillance de l'intelligence dans ses prunelles faussement froide. Ils allèrent dans un petit café en ville, un peu perdu parmi les buildings d'affaires, après s'être assis face à face ils commandèrent une boisson.
- Je suis vraiment navré de te demander ça alors qu'on se connaît à peine mais il faut que nous nous occupions de Rivaille, fit Farlan en aspirant ses lèvres.
- Non, non, je suis là pour ça aussi..., l'excusa Eren en secouant une main avant de devenir sombre. Les "vacances" n'ont pas vraiment réussi à le faire changer...
- Je suis déjà surpris qu'il n'ait pas rappliqué après le premier jour, ricana son interlocuteur.
- J'ai pu le convaincre mais ça n'a pas été facile, après ça j'ai été certain qu'il s'était amusé mais lorsqu'on est rentré il y a trois jours il a recommencé à faire son air de chef de gang fantôme...
Farlan le dévisagea avec choc avant de rire, le surprenant tandis qu'on les servait. La tasse de thé fumante rasséréna l'adolescent avant qu'il ne regarde son nouvel ami avec amusement, essuyant des larmes de joie.
- Le convaincre ? J'en doute fort, personne n'a jamais réussi ! En dehors d'Isabelle, bien sûr...
S'échappant de la situation devenant gênante, Eren but une gorgée de son soda. Il était sûr d'avoir amadoué l'autre, serte par pots-de-vain passionnel mais il l'avait fait. C'était un sujet sensible à éviter et malheureusement pour lui, l'autre le remarqua, ayant le même tique nerveux que Rivaille lorsqu'il remarquait quelque chose de bizarre.
- Elle ne pourrait pas lui demander d'abandonner votre quartier ? Ce serait plus simple..., proposa le brun pour se sortir de l'impasse dans laquelle il se sentait attiré.
- Ce sera le dernier recourt et encore, je doute que ça fonctionne, tu as déjà vu Rivaille péter les plombs ?
- Non, il est plutôt maître de ses émotions...
- Eh bien, tu n'aimerais pas voir ça... C'est pas quelque chose auquel tu devrais assister d'ailleurs. De ce qu'Isabelle m'a raconté de votre discutions, il est vraiment très calme à l'école, surveille-le pour que ça continue. Il n'est pas du genre à commencer un combat mais tu peux être sur qu'il va le finir. Tel un pitbull il bloquera sa mâchoire et ne lâchera plus sa proie.
Le brun sourit amèrement, se retrouvant comme la victime de la citation. Pour ne pas lâcher, il ne lâchait rien ! Sauf les détritus...
- Il faut le voir faire le ménage pour le comprendre...
- Je suis sérieux, Eren, je vois comment il est depuis que vous vous connaissez, qu'importe la relation que vous avez, fais-y attention.
- Q-quoi ?! N-Non tu te trompes on..., bredouilla-t-il en rougissant, ne s'attendant pas à une approche aussi direct.
- Je m'en fou, l'important est son état d'esprit actuel et ce dernier décline. Je suis incapable de le ramener à la raison, il va falloir que tu essayes.
- Je l'ai déjà fait ! grogna Eren, vexé que l'autre le prenne un peu pour un benêt. Il ne veut rien entendre !
- Qu'est-ce que tu lui as dit ? Ça l'a peut-être renfermé sur lui même.
Il ne pouvait pas lui dire qu'il avait tenté une grève du sexe pour que l'autre lui avoue tout avant de se retrouver face contre le mur... Toute ses tentatives, chastes comme passionnelles avaient été de pures échecs.
- J'ai tout essayé, qu'importe ce que je dis, il le garde pour lui. De toute façon tu viens de me dire qu'il était totalement borné et que personne ne peut y remédier, pourquoi tu me poses la question ?
- Parce que je cède, voilà tout...
Ses doigts soutenant son front, le coude sur la table et le corps lâche, Farlan poussa un soupir à fendre l'âme. Sur le coup, Eren eut vraiment de la peine pour lui, se demandant depuis combien de temps il se battait psychologiquement contre Rivaille.
- Rien que pour qu'il change sa manie de relever son col de chemise, j'ai mit quatre ans, quatre ans ! Juste pour ça ! Je n'imagine même pas le nombre d'années que ça prendrait pour lui faire garder son appart en ville et sa place à la Kyojin School... Et on a pas ce temps...
- Je sais bien mais comme je te l'ai dit : j'ai déjà tout fait ! Il me repousse complètement ! Il faut une autre solution.
- C'est une question de vie ou de mort, Eren...
- Comment ça ? s'assombrit ce dernier, le coeur se pressant d'angoisse.
Le châtain se redressa, prenant une gorgée de thé en soupirant, regardant par la fenêtre. Le jeune homme pouvait le sentir, il allait tout lui dire et révéler enfin cette part d'ombre que son amant s'obstinait à lui cacher. Impatient et terrifié des prochaines annonces, le garçon se raidit, déglutissant avec l'impression que le monde tournait au ralentit.
- On gérait un réseau de paris truqués pour payer les frais médicaux d'Isabelle, cependant elle a été de plus en plus malade et chaque jour on la voyait souffrir un peu plus... Hanji, qui était un chercheur bénévole sur sa maladie, nous a proposé un marché : Elle et son ami professeur nous payaient nos études et assuraient les soins d'Isabelle tant qu'on retournait sur le droit chemin. J'étais vraiment heureux, certain qu'un traitement serait vite trouvé avec sa présence constante dans l'hôpital et qu'on pourrait vivre tout les trois en ville. C'était notre rêve, avoir une pièce où vivre et gagné ensemble notre pain quotidien en dehors de ce quartier pourris... Cependant... Les choses ont vite mal tournées...
Prenant une petite pause, le garçon se remit de ses émotions en buvant un peu. Eren l'écoutait avidement bien qu'il connaissait déjà cette partie de l'histoire. Il ne fut pas indifférent à la peine de son nouvel ami et attendit patiemment qu'il se reprenne. L'adolescent lui montra sa gratitude en reprenant son récit après un petit instant, fixant sa tasse qu'il serrait avec ferveur dans ses mains.
- Un mec a refais surface, ils nous avaient proposé un job un peu différent mais qui rapporterait gros, ça nous aurait permit de gérer nous même tout nos frais pendant dès années ! On a directement sauté dessus... Isabelle étant à l'hôpital depuis peu, Rivaille s'en est essentiellement chargé. C'était une livraison, mais une fois sur place, on a regardé dans la mallette par curiosité, histoire de savoir ce pour quoi on risquait notre peau. Il n'y avait rien. La livraison, c'était nous. L'homme derrière tout ça est un proxénète et ouvrait un réseau de prostitution dans notre quartier pour asseoir son pouvoir. S'il y a bien une chose que Rivaille déteste plus que tout ce sont les prostitués, leurs vies le répugne et il n'avait pas passé son temps à essayer d'en sauver pour en voir partout chez lui.
Stupéfait, Eren se redressa, s'étant appuyé sur son coude, le poing contre sa joue. Serte son amant avait une attitude protectrice, voir mère poule mais il ne se serait jamais douté qu'il avait en vain tenté de sauver tant de femmes désolées et abandonnées par la vie. Encore une fois il se sentit plus qu'admiratif devant les exploits de son aîné.
- Ces filles sont récoltés par kidnappings, vente illégales d'étrangères... Ce ne sont pas que des femmes cherchant l'argent facile et rapide... Ils les drogues au maximum pour que les plus réticentes se laisse faire, quitte à ce qu'elles restent la journée allongées sur un lit pendant que des porcs les...
Il était furieux, montrant son rôle dans la quête de Rivaille. Lui aussi s'était vaillamment battu et en avait réchappé de peu. Le brun se souvenait qu'il avait eu besoin de points de sutures. Le jeune homme reprit un petit temps de pose avant de lever des yeux emplit de détresse ainsi que d'espoir sur lui, le faisant déglutir et craindre de le décevoir.
- Mais c'est trop tard... Nous sommes parties il y a un an... Ce type est déjà solidement implanté et même si on a voulu essayer de récupérer l'une des filles qu'on avait sorti de l'enfer... C'était déjà trop tard... Elle était plus là, vendu quelque part et sûrement en morceau... Rivaille a craqué ce soir là... Il a complètement pété les plombs et il... Il a tué tout le monde, Eren... Ils étaient une vingtaines, armés, et il les a tous tué..., raconta-t-il, voyant l'autre déglutir en tremblant un peu. Là où je veux en venir c'est : as-tu vraiment tout tenté pour qu'il lâche l'affaire ?
- Où tu veux en venir ?..., s'inquiéta l'autre.
- Qu'à force de chercher le loup, on finit par le trouver... Il faut que tu sois préparé à ça...
Farlan regarda autour d'eux et en voyant que les personnes les entourant étaient bien occupés, il souleva sa chemise, dévoilant une large coupure profonde, barrant le ventre au dessus du nombril. Les points étaient encore en place et la plaie semblait vraiment douloureuse, comme faite d'un geste vif et précis, presque professionnel. Le garçon baissa son vêtement en regardant tristement son camarade de fortune qui était encore stupéfait de sa blessure.
- Ceci n'est nullement l'oeuvre de mes adversaires... Lorsqu'il est dans un combat à mort, Rivaille ne fait plus la différence entre ami et ennemi... Es-tu capable de réellement courir ce risque ?
Eren déglutit, choqué au possible. Il avait beau se dire naïvement que son compagnon le reconnaîtrait en tout temps, il n'avait encore jamais vécu un pétage de plomb complet, juste quelques colères passagères. À nouveau il se rendit compte qu'il ne le connaissait pas. Farlan et Isabelle étaient visiblement ce qu'il avait de plus précieux, savoir qu'il a pu poignardé l'un d'eux sans distinction lors d'un combat était terrifiant. Comment lui, frêle chose qu'il n'avait rencontré qu'un soir de passion, pouvait être épargné dans une situation similaire ?
Le châtain décida de changer un peu de sujet, comprenant qu'ils ne trouveraient pas de solution maintenant. Il but une nouvelle gorgée de son thé et se réinstalla, attirant l'attention de l'autre qui était toujours chamboulé.
- Comment tu as su pour Isabelle ?
- Oh euhm..., rougit le brun avec un peu de honte. En fait j'ai surprit une conversation entre Hanji et Rivaille et quand je lui en ai parlé le lendemain il m'a raconté.
- Il t'a tout dit, juste comme ça ?...
- J'ai été repoussé une première fois ! se rattrapa le garçon avant de détourner le regard. Faut dire que je le pourchasse un peu, il a du me répondre parce qu'il en avait assez..., termina-t-il avant de voir que l'autre était bien trop suspicieux, le poussant à continuer. Sinon pour les pétages de plomb, il me semble qu'on en avait déjà des aperçus. Un jour le club discutait d'une décision importante, d'une façon ou d'une autre je l'ai mis en colère et ma soeur s'est interposée entre lui et moi... J'ai vu à son regard qu'il allait réellement la tué, que ses menaces n'étaient pas des paroles en l'air...
- Qu'est-ce qui c'est passé ? demanda Farlan, acceptant de changer de sujet.
- Je les ai séparé en les repoussant, il m'a attrapé le poignet et a bien faillit me le casser mais il m'a finalement lâché.
Se rappelant de ce moment un peu perturbant, Eren se frotta la zone qui avait été blessée, la foulure l'avait fait souffrir pendant près d'une semaine. Le plus dur à oublier était le regard de tueur que son amant avait eu et posé sur lui pendant une seconde. Quelque part, il a bien cru qu'il allait mourir de sa main et que cela serait facile pour l'adolescent s'il l'avait vraiment voulu. Ensuite ses pupilles rétrécies par la haine avaient repris leur forme normale et sa conscience lui était revenue. Le garçon s'était confié le soir même, sûrement pour se faire pardonner.
- Il t'a fait mal ?
- Non, il m'a laissé avant, il ne m'a jamais blessé.
- Un rescapé du courroux de Rivaille, ricana son nouvel ami pour mettre un peu d'ambiance.
- Oui..., fit-il tristement avec un sourire qu'il perdit. Ça encore c'était des colères que je pouvais géré. J'arrive à le maîtriser mais de ce que tu me dis, ça pourrait réellement déraper et il est très probable que je ne puisses rien faire... Quoi ?
- Tu... le maîtrise ?
- C'est un grand mot, souffla le brun en réalisant, cherchant une autre façon de l'exprimer en levant les yeux aux ciel. Je dirais plutôt que j'arrive à le faire redescendre sur Terre, il est déjà assez perché comme ça pas vrais ? rit-il.
- Bien, je ne vais pas y aller par quatre chemin : vous êtes quoi l'un pour l'autre ?
- Q-quoi ?!
- Personne hormis Isabelle n'a cette capacité à le faire résonner, ça pourrait juste être un hasard ou une préférence de sa part mais que tu me dises qu'il se maîtrise avec toi et qu'il se confit... Il y a quelque chose, non ? Vous êtes ensemble ?
Prit de court par un retournement de situation si brusque, Eren rougit plus encore en se renfermant physiquement sur lui même et chercha un échappatoire. Son coeur s'affolait et il était terrifié que quelqu'un apprenne quelque chose sur leur relation.
- N-non ! Bien sûr que non !
- Quand est-ce que vous vous êtes rencontré ?
- En début d'année scolaire...
- Réellement... Ce ne serait pas pendant les vacances de Mars à Avril, par hasard ?
Le brun se raidit de nouveau, peinant à trouver quelque chose pour changer de sujet. Il essaya de se calmer mais se dit alors qu'il avait déjà assez répondu par son silence et ses réactions, il savait que le châtain ne le trahirait pas mais il avait promit de ne rien dire.
- Je vois..., soupira son interlocuteur en baissant la tête et frottant sa nuque d'un air un peu désespéré avant de relever le menton et de planter ses yeux dans les siens, déterminé. Écoute, je me fiche que vous soyez ensemble ou amant, j'ai pas le temps pour me préoccuper de ça mais si tu as la moindre emprise sur lui je ne te demanderais qu'une chose : retiens-le auprès de toi.
- Pardon ? rougit le lycéen, le coeur battant bien trop fort dans sa poitrine et terriblement gêné de la conversation.
- Il faut absolument qu'il reste loin du quartier, il appartient à une famille Yakuza désormais, c'est trop dangereux pour lui comme pour vous. Si tu ne veux pas faire ça pour lui, fais-le pour tes amis. Ils seront les premières cibles s'il se fait trop insistant...
Le combattant déglutit avec crainte, paniquant pour sa bande et jurant contre son capitaine qui était plus doué que lui pour s'attirer des problèmes. Si ça n'avait été qu'un groupe isolé de sales types, il aurait fait volontiers un saut dans ce quartier pour leur faire la peau mais là, on parlait d'une organisation entière. Il avait beau être surnommé "le suicidaire" il n'allait pas s'y rendre comme une fleur sans prendre le risque qu'une balle ne lui traverse le crâne. Il n'était pas Neo, juste un adolescent sachant utiliser ses poings.
Ses amis étaient indirectement en danger et pour une fois il était peut-être le seul à pouvoir éviter un problème. Serte c'était gros de dire qu'il resterait aux côtés de Rivaille, ça signifiait bien trop pour qu'il le dise comme ça, c'était gênant. Il ne pouvait malheureusement pas hésiter, tout son club était en ligne de mire. Levant un regard déterminé mais anxieux, Eren inspira un bon coup, prenant son courage à deux mains. Ça allait être une vrais galère...
- Je ne peux pas rester sans rien faire, on va tous y passer sinon, c'est plus uniquement cet idiot entêté..., rougit-il en détournant les yeux, faisant mine qu'il était agacé.
- Merci infiniment..., soupira Farlan de soulagement, souriant. Au fait, tiens, ta carte.
- Hein ? Mais personne n'a signé ma demande !
- Isabelle veut vraiment te revoir, Hanji a fait les démarches, comme elle travaille dans ton lycée, elle a obtenu ce qu'il fallait pour te la faire faire.
- Cette femme est une psychopathe..., trembla le garçon en admirant sa carte, s'inquiétant des informations récoltées.
- C'est une femme ? demanda son nouvel ami avec étonnement.
- Toi même tu en parles au féminin...
- Parfois j'ai des doutes tu sais...
Ils se regardèrent un instant avant de rire ensemble. Ils restèrent encore une petite heure à faire de banales connaissances puis se quittèrent. Tout en marchant, Eren se rappela de son engagement et rougit à nouveau, son estomac se tordant dans tout les sens. Il décrocha son portable et fit quelques manipulations avant de le porter à son oreille sans grand espoir. Les tonalités retentirent un peu avant qu'à sa grande surprise l'autre ne décroche, visiblement d'une humeur de massacrante.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Oh quel entrain, fais attention c'est contagieux !
Il lui raccrocha au nez. Eren explosa de rire et le rappela plusieurs fois avant qu'il ne daigne de décrocher pour lui crier dessus.
- Putain morveux, j'ai autre chose à foutre que d'écouter tes répliques à la con !
- Autre chose à foutre ? Mon cul t'attend, tu sais, soupira-t-il dans un faux semblant de dramatisme, se dandinant en marchant.
- Va mourir !
Ils laissèrent un silence lourd de mot pendant une petite minute, se sentant proche malgré la distance. La chaleur de la nuit, bien que moins étouffante, les oppressait un peu et cela ne leur donnait qu'envie de rejoindre leur lieu d'habitation.
- Chez toi dans une heure ?
- T'as intérêt d'être ponctuel, gamin !
Rivaille raccrocha brutalement, le laissant soupirer avec un peu de désespoir. Ça n'allait pas être facile... Le brun sourit alors, au comble du bonheur. Après tout ce temps il avait enfin dit oui, il n'en revenait pas. Il se pressa pour aller chez lui, Mikasa étant invitée à passer une soirée fille chez Historia, il ne fut pas dérangé. En cherchant ses affaires il écouta la maison vide et se prit un temps d'arrêt. Il trouva subitement bizarre de se dire qu'il allait quitter l'endroit où il avait grandit, où il avait eu une soeur, où il avait vécu les dernières années de sa mère... Il était tout à coup nostalgique et un peu triste mais se reprit rapidement, n'écoutant pas le déchirement de son coeur pour terminer son sac et refermer la porte en partant.
Il marcha un peu avant de monter dans un bus et rejoignit l'appartement de son amant en regardant l'heure sur son portable. Lorsqu'il frappa à la porte, cette dernière ne s'ouvrit pas comme il l'aurait espéré. Il soupira en comprenant que le délinquant était encore dans son quartier et qu'il allait devoir l'attendre. Pour qu'il y reste si tard, c'est qu'il avait l'intention d'y passer la nuit, de se réinstaller là bas. Le brun eut une moue boudeuse, refusant que cela se passe ainsi.
Il attendit encore vingt bonne minutes avant d'entendre son capitaine arriver, passant sans un mot devant lui pour ouvrir la porte. Quittant son jeu et rangeant son portable dans sa poche, Eren se leva pour le suivre, refermant la porte derrière lui juste avant que l'autre ne l'embrasse soudainement en le plaquant contre celle-ci. Répondant au baiser, l'adolescent laissa son sac choir au sol et se laissa emporter vers la chambre, leurs vêtements parsemant leur chemin. Torse et pieds nus, le pantalon ouvert, à moitié baissé, ils se laissèrent retomber sur le lit quand un miaulement de surprise les firent sursauter. Ils rompirent le baiser en tournant la tête à temps pour voir le chat partir dans la salle de bain pour aller très certainement dormir dans le lavabo, son lieu favori. L'ambiance cassée subitement, Eren rit aux éclats, son compagnon le dévisageant alors qu'il était presque entre ses jambes. Il ne le suivit pas dans son hilarité mais un léger sourire amusé étira ses lèvres avant de repartir plus doucement à l'assaut de celles de son cadet.
Rivaille ne comprenait pas pourquoi il avait accepté si facilement, sûrement dû à sa rude journée dans son quartier à courir après le peu de personne qui lui faisait auparavant confiance. Il avait eu sa défaite sous son nez, admirant tout ce qu'il avait perdu, l'appel de son combattant lui avait remit en mémoire qu'il avait encore quelqu'un. Aussi stupide soit-il, il avait besoin de réconfort. Pourtant bien parti pour refuser de nouveau toute les tentatives de son subordonné, il avait réfléchit, voyant le nom apparaître plusieurs fois sur l'écran de son portable vibrant indéfiniment. Il avait cédé, encore, se consolant en se disant que c'était à cause de sa journée pourrie.
Ils s'occupèrent passionnément un long moment, profitant de leurs retrouvailles et vidant leur frustration. Reprenant son souffle, le plus âgé resta dans un équilibre précaire au dessus du garçon se remettant lentement de ses émotions, ses bras tremblaient et pour ne pas s'écrouler il se redressa. Après s'être assit sur le lit, il prit la bouteille d'eau près de la table de chevet et en but quelques gorgées. Des doigts glissèrent sur son flan, remontant doucement sa cicatrice avant de passer par son ventre et de suivre ses muscles jusqu'à son pectoral, la paume se plaquant contre sa peau.
Le laissant sentir son coeur battre en se doutant de ses précédentes inquiétudes, Rivaille but encore un peu, puis il lui présenta la bouteille, toujours sans le regarder. Agacé de ses esquives, Eren soupira tandis que son bras retombait sur la cuisse du plus vieux qui rangea l'eau.
- Arrête de m'éviter comme ça alors qu'on sait tout les deux que ça va recommencer...
Son chef se mura dans le silence qui le caractérisait si bien, sentant encore la mort des mauvais coins de la ville. Le brun se mit sur le côté pour suivre quelques marques sur le dos de sa main droite. Il s'arrêta sur celle faite par une balle près du coeur, tremblant un peu en pensant qu'il était déjà passé près des portes éternelles.
- Arrête de courir après des cicatrices..., fit-il tout bas en caressant sa peau encore brillante par leurs ébats, encouragé lorsqu'il baissa la tête. Il y en a déjà beaucoup trop...
Il se recula dans le large matelas, laissant une place et faisant une pression sur le bras du jeune homme pour l'inciter à s'allonger près de lui. Celui-ci abandonna, sûrement trop fatigué pour se battre mais continua de lui tourner le dos, refusant qu'il voit à quel point il était de plus en plus détruit. Eren franchit la frêle distance que son chef avait mit entre eux pour se caler contre sa nuque, l'entourant de ses bras et plaquant sa main contre sa poitrine. Il sourit en n'étant pas rejeté et ferma les yeux, décidé à prendre un repos bien mérité, sans rejoindre les Titans de ses dernières nuits.
Les jeunes commençaient à peine à sombrer dans le sommeil qu'un portable vibra sur la table de chevet. C'était celui de Rivaille qui l'attrapa d'un geste nerveux, lisant le message qu'il venait de recevoir. Curieux, Eren ouvrit un oeil paresseux pour le lire discrètement et écarquilla les paupières. Son amant se redressa d'un seul coup et attrapa son bas pour l'enfiler, assit sur le lit. Réagissant directement, le plus jeune lui attrapa l'épaule pour se relever sur un coude, le stoppant dans ses gestes.
- Je serais revenu demain matin, tu peux rester ici, faut nourrir le chat.
- Merde, c'est pas la question ! grogna-t-il en lui attrapant la ceinture dans une poigne ferme qu'il savait trop frêle pour le retenir. Laisse ce type, c'est du suicide !
- Que ferais-tu si un mec débarquait chez toi pour s'installer ? Tu le virerais, non ? Moi c'est pareil !
- Ce n'est pas chez toi !
- Ferme-là ! Ça ne te regarde pas !
C'était pas bon, il le rejetait encore. Il allait rejoindre ses racines et se faire massacrer, tout ça parce qu'une idiote de mule avait prévenu que le chef de gang était dans le coin. Essayant une dernière tentative désespérée, Eren se jeta contre ses reins pour entourer sa taille de ses bras et le serra aussi fort qu'il pu, sentant sous ses doigts la dernière cicatrice en date. Un lourd frisson électrisa assez son amant pour le figer sur place, encore peu habitué à recevoir un contact aussi fort. Cela incita l'autre qui ne perdit pas espoir, encore émotionnellement sensible à cause de leur fornication, il retenu ses larmes par fierté et contrôla au mieux sa voix qui sonna brisée.
- J'ai besoin de toi... Ici... Pas dans une morgue...
Rivaille serra les poings et les dents, essayant de résister, un autre frisson le parcourant. Lui aussi était toujours à fleur de peau, le brun savait qu'il devait en jouer et il fut facilement sincère sur ses demandes. Il se redressa lentement, suivant la courbe du dos de baiser jusqu'à la nuque, caressant doucement la poitrine avant de le serrer contre lui à nouveau, se cachant dans son cou. L'air était chargé de ressentis contradictoires et puissants, aucun des deux protagonistes n'étant actuellement capable de les gérer.
- S'il te plaît..., chuchota-t-il d'une voix plaintive, peinant à reprendre une respiration normale alors qu'il luttait contre ses larmes. J'ai vraiment...
Alors que le plus âgé combattait ses propres émotions changeant son état d'esprit, il se pencha un peu en avant, emportant son compagnon toujours solidement accroché à son dos. La chaleur de la peau de son cadet et la brûlure de ses sentiments incendiaient son âme, rendant à son coeur toute l'incandescence qui le faisait battre avec vivacité. Il n'y avait que dans ses moments là où il se sentait vivre, où il pouvait respirer pleinement, cette petite chose cramponnée à lui en quémandant sa présence et son aide. Il était damné.
Rivaille regarda son portable qu'il serrait dans sa main, partagé lourdement entre sa patrie et sa nouvelle vie. Il aurait voulu repousser l'adolescent pour se lever et partir mais il n'y arrivait pas. Plus précisément, il ne pouvait pas, c'était au dessus de ses forces. Se faisant une raison, il lâcha son téléphone qui rebondit sur le sol, déglutissant sur le coup dur qu'il faisait à ses hommes. Il se dit qu'il reviendrait plus tard pour reprendre les choses mais que pour le moment il était tout bonnement impuissant.
Eren cru halluciné en sentant le tas de muscle se détendre contre lui en les faisant basculer sur le matelas. Peu confiant, il préféra attendre un instant pour s'assurer que l'autre ne lui jouait pas un tour pour se défiler et remarqua rapidement qu'il s'était endormit. Choqué et le coeur battant bien trop fort, il se rendit compte de son emprise sur son aîné. Personne n'avait pu l'empêcher de rejoindre son quartier, pas même Farlan, il était le premier à réaliser cet exploit. Les larmes qu'il combattait revinrent sournoisement et il en lâcha quelques unes, ne comprenant pas pourquoi il se sentit si heureux et soulagé.
Bien que la position était peu confortable, tout deux en travers du lit, il ferma les yeux aussi et se pressa contre son compagnon. Ce dernier se retourna dans son sommeil et le regarda, le faisant sursauter mais à son air embrumé il comprit qu'il assistait à une crise de somnambulisme. Il ne bougea plus de peur de déclencher une violence quelconque. Rivaille essuya de sa main libre le visage du brun avec son expression agacée habituelle avant de se mettre un peu plus haut que lui pour serrer sa tête contre sa poitrine, soupirant d'aise. Stupéfait, Eren se figea, le choc ne l'aidant pas à se détendre mais sa fatigue et le son battant contre son oreille le poussa dans les bras de Morphée.
Le lendemain matin arriva et le lycéen émergea lentement de sa paisible nuit. Il inspira un bon coup en fermant les yeux et posant son avant-bras dessus, en profitant pour se frotter les paupières. Doucement, il se redressa et sourit en constatant qu'il ne souffrait pas, il chercha alors son amant mais la cloison était poussée, seul ses vêtements et le chat étaient sur le lit. Il prit ses affaires soigneusement pliées et ouvrit son sac pour prendre un sous-vêtement propre, quand il ouvrit la porte coulissante, il vit Rivaille assit à table, regardant quelque chose.
- Hey morveux... Où t'as eu ça ? demanda-t-il amèrement en lui montrant son laissez-passer magnétique.
- Ah c'est Hanji qui me la faite, Isabelle le lui a demandé.
L'excuse était une partie de la vérité, et cette dernière n'était pas obligée d'être cachée. Le délinquant le regarda un instant avant de se retourner en laissant la carte sur la table et sorti un dossier. Lorsque le brun vit qu'il s'agissait de plan élaboré pour récupérer le quartier, il grimaça.
- Pourquoi ça te dérange autant que j'aille voir Isabelle ?
- Ça ne me dérange pas.
- Oh c'est évident, ironisa-t-il. C'est pour ça que tu as refusé de signer ma demande.
- Va te laver et fou moi la paix, soupira l'autre.
Eren fronça les sourcils, s'inquiétant de l'espèce de déprime qu'il était en train de lui faire. Il se mit derrière le garçon pour glisser le dos de ses doigts sur sa nuque, la caressant tendrement avant d'être repoussé sèchement. Taquin, il recommença, donnant des frissons à son partenaire. Il fut éconduit plusieurs fois, l'amusant de plus en plus jusqu'à ce qu'il se mette à rire. Rivaille finit par se tourner vers lui pour le foudroyer du regard, il remarqua alors qu'il était nu et le détailla de haut en bas.
- Je ne compte pas me doucher seul..., sous-entendit le plus jeune en prenant une légère pose, malicieux.
- Prend le chat.
- Pauvre bête...
- Va te faire foutre.
- Va foutre.
Ils se regardèrent avec amusement avant que l'aîné ne se lève et le pousse vers la salle de bain, lui faisant lâcher ce qu'il avait dans les mains et rire. Après leur douche passionnée ils firent à manger et le portable d'Eren sonna, alors ce dernier décrocha tout en continuant de se taquiner avec son amant. Ils se donnaient quelques légumes mal découpés et passait une main gourmande sur leur reins avant de se pincer les côtés.
- Allô ?
- Eren, ça va ?
- Ah, salut, Armin ! Oui et toi ? répondit-il en résistant à rire sous les assauts de son capitaine.
- Oui, en fait j'aurais aimé qu'on aille prendre quelque chose à manger ou à boire, j'aurais des trucs à te dire...
- Je suis en train de me faire à manger, plutôt une boisson dans une heure ou deux ?
- D'accord, ça me va comme ça. Tu n'es pas chez toi ?
- Non pourquoi ?
- Quand Mikasa est rentrée elle était surprise de voir que la porte était fermée à clef.
- J'ai aussi le droit d'aller ailleurs.
- Tu es où actuellement ?
- Je devrais me greffer une puce GPS, dit-il en direction de Rivaille qui sourit en levant les yeux aux ciels.
- Quoi ? Non je... Bon, à toute à l'heure, dans ce cas ?
- Je risque de croiser quelqu'un, je peux venir accompagné ou tu veux me voir seul ? demanda le brun en regardant son amant qui refusa l'offre en le foudroyant du regard.
- Je préférerais que tu sois seul, c'est assez personnel...
- Bien, comme tu veux... À plus tard !
- Tu te doutes que même s'il t'avais dit oui, je ne serais pas venu, fit Rivaille une fois que l'autre eu raccroché.
- Ça ne t'aurais pas fait de mal, et puis une bonne boisson dans un bar c'est agréable.
- Va te faire foutre.
- ...
Eren eut alors un large sourire pervers, faisant tiquer l'autre qui le suivit avec amusement et terminèrent leur repas avant de manger en silence. Après un temps, Eren se prépara à partir, laissant son amant reprendre son dossier de plans. Il alla rapidement au frigo et prit une canette de soda, il l'ouvrit et revint près de son capitaine. Sensuellement il monta sur ses hanches en buvant une gorgée, offrant un large sourire à son homme qui le lui rendit un peu. Ce dernier posa ses mains sur son bassin, ne résistant pas à l'embrasser, ne se méfiant pas des mouvements fait dans son dos. Il sentit alors quelque chose couler sur sa jambe et sursauta, Eren bondissant pour partir vers la porte en riant. Le plus âgé vit alors du coca renversé sur ses feuilles désormais illisibles, il se retourna sombrement vers son cadet qui avait déjà ses chaussures aux pieds.
- Je vais t'écarteler et t'exploser le crâne, merdeux...
- Je reviendrais ici ensuite, et je te collerais au cul, tu ne retourneras pas dans ton quartier et j'y veillerais. Même si pour ça je dois coucher avec toi toute la journée. Si tu laisses le chat seul, je le saurais quand je le reverrais, il nous colle quand on le quitte.
- T'as pas idée de ce que je vais te faire quand tu vas revenir, gamin..., siffla dangereusement son supérieur, le sol collant de boisson sucrée.
- Je ne pourrais plus marcher pendant dès mois, je connais la chanson, je passerais rapidement au combini pour prendre ce qu'il faut pour le dîner.
- Je vais te tuer...
- À ce soir.
Le brun repartit comme une fleur, fermant même à clés, surprenant l'autre qui fouilla ses poches rapidement avant de grogner, furieux.
- Oh putain tu ne paies rien pour attendre...
Eren préféra se dépêcher d'écouter ce que son ami d'enfance avait à lui dire, il se doutait que son chef avait un double quelque part et que ça ne le retiendrait pas longtemps. Il prit un bus pour rejoindre le centre ville et alla au petit café où il allait tout le temps avec ses amis, s'asseyant à une table. Armin arriva peu après et ils s'échangèrent des banalités. Le blond était tout tendu et cela inquiéta le jeune homme qui lui posa la question du regard.
- Voilà..., commença son ami, inspirant pour se donner du courage. Tu vois, je n'osais pas t'en parler car après tout, ce ne sont pas mes affaires mais... À quoi tu joues exactement ?
- De quoi ?
- Au dépars je te voyais très proche du capitaine et ta présence était bénéfique pour lui, sans toi il ne se serait jamais ouvert à nous et l'ambiance du club ne serait pas celle qu'elle est aujourd'hui. Puis tu as commencé à graviter autour de Kazuki et ça dérangeait visiblement Rivaille... Je pense être le seul à l'avoir remarqué mais... Je ne comprend pas ce que tu cherches à faire... C'est... Juste une question de... De sexe ? demanda-t-il, pivoine.
- Quoi ?! rougit Eren, ne s'attendant pas à ça, choqué qu'il est réussi à voir tout ça.
- Maintenant qu'on sait que tu n'es plus vierge... j'ai pensé que...
- Que je ne cherchais qu'à coucher à droite à gauche ? se choqua son ami, déçu. Je ne suis pas comme ça et ce n'est pas ce que je cherche.
- Je me disais aussi... Mais alors pourquoi ? Tu sembles rebondir entre Rivaille et Kazuki, c'est flippant, tu ne sais pas ce que tu ressens ?
- Je ne ressens rien, Armin, je gère parfaitement ma situation. Tu n'as vraiment pas à t'en faire.
- Arrête, tout le monde à vu les sourires que tu lui fais.
- À qui ?
- Le capitaine.
Stupéfait, le brun se stoppa, l'angoisse tournant dans son estomac, retournant ce dernier. Il devait mettre fin à cette conversation et vite.
- Je cherche un appart et ça me prend pas mal de temps alors si tu pouvais en venir au fait...
- Ne cherche pas à fuir comme ça, c'est ridicule..., soupira le blond. Je te connais par coeur, Eren, je vois bien à quel point ils te rendent heureux. Avec Rivaille tu sembles jouer au chat et à la sourie. Avec Kazuki c'est plus calme, plus stable. Si tu continues d'aller et venir entre les deux, tu vas finir par les faire souffrir ou créer un conflit sans t'en rendre compte.
- Arrête de planer, tu te fais des idées, Armin, ce ne sont que des amis !
- Pas pour Kazuki... Il est vraiment attaché à toi, ça ce voit à son regard. Il faut vraiment que tu mettes les choses au point et que tu fasses ton choix.
- Tu sais bien que je ne cherche pas une relation à long terme.
Armin sembla alors hésiter à dire quelque chose, tripotant ses doigts par un tique nerveux que son ami connaissait que trop bien. Ça voulait dire qu'il cherchait un moyen à mettre les pieds dans le plats en douceur. Eren se raidit, se demandant ce qu'il avait pu voir ou pu comprendre d'autre.
- En réalité, quand j'ai vu le caporal s'enfermer dans les vestiaires avec toi le jour de l'accident de Marco, je suis allé écouter à la porte...
Il stressa totalement, se demandant bien ce qu'il avait entendu. Ses discutions privées avec son amant en ce temps là étaient sulfureuses, ils basculaient entre drague et jalousie.
- Je ne suis pas resté jusqu'au bout mais... J'en ai entendu assez pour savoir que vous... Faisiez des choses au téléphone... Et puis... Peu après tu avais ce suçon... Alors... J'ai comprit que lui et toi vous...
- J'ai comprit ! le stoppa le brun, aussi rouge que lui. Ma vie privée ne regarde que moi...
- C'est chez lui que tu vas quand tu fuis Mikasa ?
- ...
- Ah... Alors tu étais chez lui à l'instant..., comprit Armin en regardant son sac.
- Je ne vois pas pourquoi tu me dis ça, j'ai autre chose à faire, grogna son ami en commençant à se lever.
- Non attend ! le retint le blond en posant sa main sur la sienne. Désolé c'est juste... Tu pourrais t'attirer des ennuis... Il est clair que Rivaille vient d'un lieu défavorisé et qu'il a déjà des problèmes... Tu pourrais être entre deux feus et Kazuki n'hésiterait pas à venir à ton secours si tu étais en danger et ça l'emporterais dans une guerre de gang quelconque... Tu as déjà assez souffert comme ça et je ne veux que ton bonheur...
- Je suis heureux, Armin, tout va réellement pour le mieux, ne t'inquiète pas pour ça.
Il se leva et lui embrassa la joue avant de partir. Cacher des choses à son ami lui brisait le coeur mais il voulait entraîner le moins de personne possible dans sa mission. Il fit quelques courses puis revint à l'appartement de Rivaille et entra. Sans surprise il le trouva vide. En soupirant, il rangea les courses et laissa un message vocal boudeur sur le portable de son amant. Le chat lui sauta sur l'épaule et cela lui redonna le sourire. En se retournant il remarqua le produit agissant sur le sol ainsi qu'un bref mot sur la table qu'il prit et lut.
« Desserre les fesses, morveux, je suis à l'hôpital. À mon retour tu as intérêt à avoir lavé tes conneries où je te fou dehors avec un coup de pied au cul ! »
Il soupira de découragement, de soulagement et d'amusement. Il n'était pas à son quartier. Il comprit également pourquoi il n'avait pas décroché, les infirmières prenaient tout les objets électroniques et il n'y avait qu'en sortant qu'on pouvait les récupérer. Le garçon décida de s'occuper avec son portable après avoir nettoyé, le mettant à recharger au passage. Il envoya quelques messages et regarda ses photos prisent lors des vacances, riant sous les vidéos et les images abrutissantes. Il en trouva alors une de Rivaille endormit. Hypnotisé il se souvint qu'il l'avait faite en se réveillant avant tout le monde, découvrant pour la première fois son amant dans ses songes.
Eren se coucha sur la table en regardant l'image, le chat s'installant dans ses jambes croisées en tailleurs. Il repensa aux paroles d'Armin, se demandant ce qu'il ressentait vraiment pour son capitaine. Bien sûr qu'il l'appréciait mais de là à dire qu'il l'aimait, c'était un peu gros. Serte son coeur s'emballait et il était frêle face à sa personne mais ce bonheur qu'il avait auprès de lui c'était juste de la satisfaction sexuelle. Tout du moins c'est ce qu'il croyait.
En se redressant il se remémora les symptômes débiles qui étaient généralement stéréotypés dans les histoires et films à l'eau de rose. Le trouver beau ? Oh oui ! Ce visage figé par la sévérité lui donnait un charme mystique et ses yeux revolver le tuaient littéralement sur place. Les "papillons" dans le ventre et autres cochonneries hallucinogènes dans les intestins ? Hum... Le désir pur de vouloir se le faire, ça compte ?
L'adolescent soupira, complètement perdu, avec ce test il n'arrivait qu'à conclure que l'autre l'attirait terriblement, pas un truc synonyme d'amour ou une merde dans le genre. Il caressa son chat, l'écoutant ronronner en cogitant mais n'arrivant à rien il reprit son portable, continuant de regarder ses souvenirs. Par logique, il arriva sur la vidéo d'un de leurs ébats et rougit furieusement, ouvrant la barre d'option mais son doigt se figea au dessus de l'onglet de suppression.
Il s'humecta les lèvres, clignant plusieurs fois des yeux, le souffle court. Après une hésitation, il sortit des options pour démarrer la vidéo. Se voir ainsi était terriblement gênant et il n'arrivait pas à croire qu'il pouvait paraître si soumis pendant l'acte, il peinait à se reconnaître lui même, avançant un peu dans la vidéo. Le cadrage changea et il put voir son amant, ce dernier le regardant dans les yeux, éperdu dans sa passion. Il n'avait jamais vu à quel point l'autre le dévorait des yeux pendant ces moments, avec ce recul il vit les caresses débordantes de tendresse, les baisers à la fois fiévreux et doux.
Curieux de voir s'il était dans le même état, il rejoua la même scène en se regardant et rougit en trouvant qu'il avait simplement l'air ridiculement fragile. Il se pâmait sous chaque coup de reins de son camarade qui était tellement sensuel, contrairement à lui qui ne faisait que se tortiller, gémir, crier et entre temps répondre à un baiser. Quand le lui de la vidéo ouvrit les yeux il frissonna de choc, il peinait à voir le fin cercle de couleurs saturées autour de ses pupilles dilatées et brillantes de luxure. Le regard qu'il lançait à son supérieur était tellement lourd de sentiments, tant de chose pouvaient être lues et d'autres restaient voilées.
À nouveau le jeune homme déglutit. Il ressemblait vraiment à ça quand il le faisait ? Il avait honte. Il aurait presque envie de ne plus jamais rien faire de sa vie mais il voyait bien que cela ne dérangeait pas son amant hypnotisé par ses gesticulations. Celui-ci finit par le prendre dans ses bras et accélérer ses mouvements, les bruits humides prouvant leurs puissances raisonnant dans l'air avec leurs cris. Non tout deux ce faisait beaucoup d'effet. Sur l'instant, Eren se demanda s'il pensait ça car c'était lui sur la vidéo, et si Rivaille pensait la même chose sur sa personne lorsqu'il se voyait.
Lorsque vint le moment de l'orgasme, il tenta d'oublier la façon dont il se cambrait pour regarder son partenaire et ses yeux brillèrent. Il était beau. Terriblement beau. Il ne l'avait jamais vu avant, car il avait tendance à fermer ou lever les yeux aux ciels lorsqu'il venait. Sans cette vidéo, peut-être qu'il n'aurait jamais su. La vidéo se finit et il cligna plusieurs fois des yeux en trouvant que ça avait été trop court. Il la lança donc de nouveau et zappa le début où il n'y avait que ça tête pour voir son amant, rejouant certaine scènes et trouvant rapidement ses préférées.
Revenant sur Terre il arrêta et éteignit l'écran, se couchant sur la table, son érection faisant partir le chat qui ne le trouvait plus assez confortable. Il se sentait idiot, terriblement idiot. Oui il l'appréciait mais pas à ce point... Pas comme ça... C'était juste de l'attirance sexuel, rien de plus...
Deux heures passèrent tandis que le jeune homme ruminait ses pensées en boucles, n'avançant pas d'un pouce. La porte d'entrée s'ouvrit alors, le chat perché sur le dos du brun sauta au sol pour aller accueillir le locataire des lieux. Ce dernier s'avança après avoir retiré ses chaussures et donna un petit coup de pied dans les reins de son amant, portant le chat d'un bras.
Eren coucha sa tête sur le côté pour lui lancé un regard lourd de réflexion et de désir. Il n'en fallut pas plus pour qu'ils s'enferment à nouveau dans la chambre. En plein milieux de leur coït, le plus jeune reprit le dessus et serra les poings au dessus des épaules de l'autre, attrapant le draps au passage. Il posa sur lui des yeux obscurcit par le plaisir mais également par sa bataille mentale, l'intriguant.
- Je ne t'aime pas !
Rivaille le dévisagea, ne comprenant pas pourquoi il lui sortait ça si soudainement avec autant de conviction malgré ses tremblements. Décidant d'ignorer les mots dérisoires de son cadet qui se mouvait, il se redressa pour le prendre dans ses bras et l'embrasser, leur donnant une petite pause.
- Je ne t'aime pas.
Le plus vieux tenta de le faire taire en continuant de lui offrir de langoureux baiser, caressant ses flans pour pétrir doucement ses hanches.
- Je ne t'aime pas...
Les mots sonnait avec moins de persuasion, comme s'il essayait de se convaincre lui même. Désespéré, Rivaille l'emporta en missionnaire. Les choses commençaient sérieusement à s'entre-mêler et ils se sentaient aller droit dans le mur.
- Tu as dit que tu le ferais toute la journée s'il le fallait, pas vrais ?...
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Yosh minna !
Même si j'ai préparer les chapitres à l'avance j'arrive à zapper xD
Navré TT wTT
Navré TT wTT
Aux nouvelles j'ai survécu à une douche avec une mother fucking SPIDER !
Et je vous assure qu'elle était pas petite ! -frissonne-
M'enfin, j'espère que ce chapitre vous aura plus,
Et je vous assure qu'elle était pas petite ! -frissonne-
M'enfin, j'espère que ce chapitre vous aura plus,
Que vous arrivé à supporter la chaleur aussi xD
Sur ce,
Sur ce,
Sayonnara minna !
Suicidaire-Attraction, Posté le samedi 04 juillet 2015 19:46
Il est clair que ce chapitre est mon préféré de tous. Les sentiments d'Eren face à Farlan sont tellement wouaaah et ta façon d'écrire est toujours aussi génial ! J'ai hâte d'être à vendredi prochain pour lire la suite !